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Itinera ou la pensée magique

20 mai 2013

Ce témoignage nous est malheureusement parvenu trop tard pour que nous puissions en faire état au Comité technique ministériel. A la lecture de cette contribution on ne peut que se poser la question de la réversibilité d’une telle expérimentation.

Après l´externalisation rêvée du traitement des dossiers visa, l´abolition enchantée du notariat, la biométrie radieuse et le ravissement des multiples modalités de vote, voici venu le temps de la pensée magique du « Consulat hors les murs ». Nous étions dans le sous-dimensionnement du programme 151, fort heureusement nous voilà tout à coup au seuil du consulaire de la quatrième dimension.

Les cobayes qui ont vécu les premières tournées consulaires avec Itinéra sont encore peu nombreux. Leur chemin n´a pu croiser celui des concepteurs de cette petite révolution, très affairés à s´en prévaloir le moment venu tout en prenant grand soin de ne pas s´y trouver partie prenante sur le terrain. Il faut donc le rappeler ici, au moins pour les prochaines victimes : le déploiement dans les postes de l´inénarrable mallette itinéra promet d´être massif. Miracle de technologie et de miniaturisation made in MAE, la valise pèse 18 kg, et ses dimensions hors tout interdisent très naturellement son accès en cabine. Les préparatifs des missions consulaires associées à cet étrange bagage sont un vrai bonheur : stress, interminable mise au point de rendez-vous-pour les prises d’empreintes de biométrie passeport, problèmes techniques à répétition, fatigue extrême, tension, etc.

Avec ce qui se dessine et conformément aux objectifs dont le masque a fini par tomber, nous entrons de plain-pied dans la consommation consulaire de proximité et de masse, avec le concours amical d´élus en campagne et de puissants protecteurs attachés à la noble cause de VIP aussi affairés qu´exigeants. Que nous enseignent ces premières missions génétiquement modifiées ? L´évidence et le prévisible : nos compatriotes ne sont déjà plus dans l´urgence justifiée, l´isolement géographique, ni la reconnaissance, mais dans la normalité de la commande et du service prodigué. Et le questionnement acrimonieux sur la date de la prochaine mission. Le temps de la mission à domicile ou au bureau d´une ville voisine n´est plus très loin. Nous n´en sommes pas encore à livrer dans le même temps des pizzas ou remettre du courrier, mais qui sait ? Beaucoup ont encore en mémoire ces camionnettes Simca à ouverture latérale qui sillonnaient l´Ardèche, le Cantal ou le Morvan, qui notifiaient leur arrivée sur la place du village de quelques coups de klaxon, relevaient le battant de tôle et proposaient du pain, de la charcuterie, quelques yaourts, du fromage, des biscottes et même parfois des timbres. On en voit encore en été dans quelques coins charmants et reculés de l´Hexagone, et bien sûr sur les marchés. Assurément des marges existent et nous pourrions sans doute nous en inspirer sur le plan consulaire.

Ajoutons, pour finir, que le retour au bureau est évidemment brutal -le don d´ubiquité n´est pas encore une épreuve obligatoire au concours-, tout comme l´impact sur la ligne frais de tournées. Mais l´intendance suivra, naturellement. Bonne chance aux collègues et bienvenue dans le monde merveilleux du « Consulat hors les murs ».

Thèmes : Affaire consulaire, CTM, itinera, Visas

Consulats à Madagascar: une restructuration qui tourne à la déconstruction

20 mai 2013

L’annonce est tombée au comité technique ministériel : nos chancelleries détachées à Tamatave et Majunga seront transformées en agences consulaires (un consul honoraire et un recruté local) dès cette année. 7 ETP seront supprimés et en partie redéployés au consulat général à Tananarive qui récupérera certaines de leurs attributions.

Si on ne peut que se féliciter de la préservation de notre chancellerie détachée à Diego Suarez, qui était également sur la sellette, le dispositif retenu à Tamatave et Majunga représente une sérieuse dégradation du service public.

Tout d’abord, parmi les tâches dites « résiduelles » transférées à Tananarive, on compte les levées d’acte. On ne voit pas comment notre consulat à Tananarive pourra dégager les moyens humains et matériels (un chauffeur et son véhicule et, a minima, un recruté local du service de l’état civil) pour partir plusieurs jours en brousse, dans cette circonscription immense. La hausse annoncée des frais de tournée de réglera pas la difficulté de priver le service d’un agent pendant plusieurs jours. Inévitablement, ces tournées seront moins fréquentes et notre capacité à lutter contre la fraude à la nationalité moins efficace.

Ensuite, contrairement à ce qu’affirme la DFAE, cette réforme ne sera pas sans effet pour les usagers. Arrêtons-nous un instant sur la liste impressionnante des tâches qui resteront dévolues à notre collège de recrutement local, « encadré » par un consul honoraire qui n’est jamais qu’un bénévole : réception des demandes d’aide sociale et de bourses, réception des demandes d’inscription au registre, protection consulaire, accueil, assistance et renseignement de nos compatriotes. Ce seul agent de recrutement local restera chargé du contact avec l’usager et de la constitution des dossiers, qui représentent l’essentiel du travail d’instruction. Et on peut craindre pour la continuité du service public si par miracle il parvient à prendre des congés !

Lors des réunions de dialogue social sur l’évolution du réseau consulaire, l’administration avait manifesté sa volonté de préserver les moyens consulaires là où les communautés françaises sont nombreuses et fragiles. La CFDT-MAE regrette que cette réflexion de bon sens n’ait pas trouvé à s’appliquer à Madagascar.

Thèmes : Affaire consulaire, Dialogue social, Madagascar, MAP, réseau

Visas pour la France : la biométrie privatisée

13 décembre 2012

Projet de décret retoqué par deux fois à l’unanimité des syndicats représentés au comité technique ministériel du MAE, des prestataires en situation de quasi-monopole, de « sérieuses réserves » de la CNIL… L’édition électronique du journal Le Point se fait l’écho des arguments développés par le syndicat CFDT-MAE, qui dénonce une dangereuse fuite en avant.

Lire l’article du journal Le Point.

Thèmes : Affaire consulaire, Biométrie, Visas

Historique : la CFDT rencontre le ministre des affaires étrangères en bilatéral (27 novembre 2012)

12 décembre 2012

Cette réunion fait suite au rendez-vous manqué du 31 juillet dernier. Pas d’ordre du jour mais un tour d’horizon des principaux sujets du moment. Ambiance détendue malgré le cadre solennel du bureau du ministre… M. Fabius est entouré du directeur général de l’administration, du sous-directeur RH1 et d’une conseillère technique. La CFDT est représentée par Raphaëlle Lijour, chargée de l’action revendicative, de Nathalie Berthy, chargée des relations avec les parlementaires, d’Arnaud Le Masson, chargé du suivi des CAP et CCP, et Thierry Duboc, secrétaire général.

Définition des missions des postes à l’étranger

La réflexion sur les missions (diplomatique, consulaire, culturelle et de coopération) est, pour la CFDT, un préalable à toute décision concernant le format du réseau et les suppressions de postes (184 attendues en 2013). Il faut éviter les errements de la révision générale des politiques publiques (RGPP) qui a procédé à un rabotage uniforme des moyens des postes, avec comme conséquences une augmentation de la charge de travail et des cas de souffrance au travail.

Nous regrettons de ne pas avoir rencontré M. Lequertier, chargé d’une mission sur le réseau consulaire, avant cet entretien. Nous souhaitons que M. Fabius nous fasse part de ses premières réflexions et pistes de travail et nous rappelons que, sur ce sujet comme sur d’autres, un dialogue social riche et constructif est nécessaire. Le ministre nous répond qu’il attend les rapports, dont la remise est imminente. Il faut inventorier les propositions avant de proposer des pistes de réflexion. Mais à ce stade aucune décision n’a été prise. Le DGA indique que le mois de décembre sera consacré à l’étude de ces rapports, qu’il rencontrera les syndicats en janvier que des propositions devraient alors émerger. Tous deux manifestent leur intention d’associer étroitement les organisations syndicales à ce travail. Nous y veillerons…

Visas

La CFDT rappelle son opposition de principe (comme les six autres syndicats du MAE) à l’externalisation du recueil des demandes de visas. Puis, sans remettre en cause la double tutelle sur la politique des visas, nous revenons sur l’anomalie que constitue la situation administrative des agents de la sous-direction des visas. Ces agents sont recrutés par le MAE dans des corps de fonctionnaires du MAE, ils travaillent dans des locaux du MAE et sont payés par le ministère de l’intérieur ! Le ministre convient que les agents ne peuvent pas rester entre deux chaises ; il faut préciser qui fait quoi. Le ministre promet d’évoquer cette question avec M. Valls.

Droit syndical des recrutés locaux

Nous avons reçu le matin-même – heureux hasard ! – une réponse à notre courrier adressé le 6 juillet pour attribuer quelques demi-journées de décharge syndicale à deux militantes recrutées locales. Depuis plusieurs mois la DRH grignote le droit syndical des recrutés locaux. Elle a créé des problèmes pour attribuer des autorisations d’absence lors de notre mission syndicale à Bucarest. La question du droit syndical des RL est aussi un problème dans la négociation de l’accord cadre pour le dialogue social dans les postes. Or les RL sont électeurs au comité technique ministériel, dans lequel ils siègent depuis 12 ans. Et l’administration voudrait les faire dépendre du « droit syndical local », qu’il soit cambodgien, péruvien ou burkinabé ! La CFDT met en garde le ministre : il ne faudrait tout de même pas que ce soit un ministre socialiste qui enterre le droit syndical pour les RL. M. Fabius semble sensible à nos arguments. Il demande que l’expertise de la DGAFP soit sollicitée « mais il ne faut pas que ça dure 107 ans ; il faut que les personnels et les organisations syndicales sachent à quoi s’en tenir assez vite ».

Résorption de la précarité

Nous rappelons que la loi Sauvadet a été votée très largement par le Parlement. La plupart des ministères ont identifié et interrogé les agents éligibles – la titularisation n’est pas intéressante pour tout le monde – puis ont prévu des concours réservés en fonction de la population éligible et intéressée. Au MAE, en revanche à peine quelques dizaines de postes seront offerts aux concours réservés pour plus de 500 éligibles. Ce n’est pas « la résorption de l’emploi précaire » annoncée ! Le MAE doit cesser de traîner les pieds et appliquer de bonne foi la loi Sauvadet et la reconnaissance de l’existence des postes permanents confiés aux agents contractuels quand l’administration ne peut pourvoir ces postes par des titulaires Recrutés locaux Cette année encore, le mode de calcul pour la revalorisation salariale des recrutés locaux pour compenser l’inflation (dispositif coût-vie) a été modifié. Après n’avoir pris en compte que 60 % du taux FMI en 2011, entrainant une grève très suivie en novembre 2011, on a déduit le taux de l’inflation française du taux FMI constaté pour 2012 !

Faire des économies sur les plus bas salaires n’est pas acceptable, pas plus que l’on ne peut tolérer que les règles de calcul changent chaque année. La CFDT revendique la prise en compte de la totalité du taux FMI chaque année, pour tous les pays éligibles à ce dispositif, afin de garantir le pouvoir d’achat des RL. Le groupe de travail sur les recrutés locaux ne se réunit plus alors que les carences en matière de protection sociale restent énormes. Le risque accident du travail, qui devrait être pris en charge intégralement par l’employeur-MAE n’est pas couvert partout. Les discussions sur le risque chômage et le risque vieillesse doivent reprendre avec pour objectif de définir un socle de garanties.

L’administration ayant invoqué à ce propos le coût des mesures proposées par la CFDT (1M€ pour le coût-vie) nous rappelons qu’il existe des gisements d’économies sur la masse salariale, comme par exemple la prime de performance individuelle (PPI) qui pourrait être supprimée sans dommage pour personne.

Dialogue social

Nous rappelons au ministre que le dialogue social, outre qu’il constitue une priorité gouvernementale, présente l’avantage d’être presque indolore au niveau budgétaire. Nous réitérons donc nos demandes concernant les groupes de travail « filière DSI », sites franciliens, corps de catégorie C, recrutés locaux… Pour terminer sur une note d’espoir nous évoquons deux chantiers prometteurs, qui doivent maintenant aboutir, le temps de travail dans les postes à l’étranger et le quatrième accord cadre ministériel sur le dialogue social dans les postes.

Le ministre insiste à nouveau sur l’importance du dialogue social et le DGA promet de faire en sorte que les négociations soient « plus fluides ». Conclusion, même si cette réunion n’a pas donné lieu à de grandes avancées sociales, la délégation CFDT a apprécié de pouvoir échanger avec le ministre dans un contexte plus propice que lors des grands-messes habituelles avec leurs temps de parole limités à 8 minutes quelle que soit la représentativité des syndicats.

Il reste que, au-delà des engagements souscrits, seuls compteront les actes et les avancées concrètes que le Ministre aura réalisés, au cours des toutes prochaines semaines, sur les chantiers qui lui ont été signalés par nos soins.

Thèmes : Affaire consulaire, Ministre, RGPP, Visas

L’évolution du réseau doit s’appuyer sur la réflexion sur les missions et associer les organisations syndicales

17 novembre 2012

La question du réseau diplomatique, consulaire, culturel et de coopération est évoquée au comité technique ministériel des 7 et 8 novembre. La CFDT tire le bilan des phases 1 et 2 de la Révision générale des politiques publiques et rappelle leurs effets néfastes sur le réseau consulaire :

– pôles consulaires régionaux : ce dispositif n’a pas amélioré la qualité du service rendu à l’usager – au contraire, les circuits ont été allongés et rendus plus complexes -, il a désorganisé nos services consulaires, tout cela pour des queues de cerises en terme de « gains » en ETP. L’administration envisage-t-elle de supprimer ces pôles ?

– consulats d’influence : ce sont des consulats dépourvus d’influence qui continuent malgré tout de faire du consulaire dans des conditions dégradées. L’administration doit absolument adapter les moyens aux missions. Dans le domaine consulaire, s’il est facile de déplacer les missions liées aux outils (ex : si un consulat d’influence est dépourvu du dispositif de recueil, il n’instruira pas les demandes de passeports), c’est plus délicat pour les autres missions (protection des Français de passage ou résidents). En effet, un Français en détresse qui voit un drapeau tricolore ne comprend pas la différence entre consulat à gestion simplifiée et consulat de plein exercice. Cela demandera un vrai travail de communication notamment auprès des élus de l’Assemblée des Français de l’Etranger.

Réponse de l’administration :

– il n’est pas envisagé d’ouvrir d’autres pôles consulaires régionaux, qui ont fait l’objet de fortes critiques de la part des communautés françaises et des postes ;
– l’appréciation des postes sur le fonctionnement des pôles régionaux n’est pas toujours négative (ex : Montevideo ;
– fermeture de Calgary : à ce stade la décision n’est pas prise (et pas davantage sur Madagascar) mais il faut savoir que ce consulat a été créé en 2009 conjointement avec la direction générale du trésor, qui a décidé unilatéralement et sans préavis de retirer son conseiller commercial en septembre 2011. Les affaires économiques de cette région sont désormais suivies depuis Houston.

La CFDT a demandé au directeur général de l’administration qu’un rapport d’étape soit présenté aux organisations syndicales et d’éviter à tout prix que les conclusions des trois missions en cours ne nous soient présentées une fois toutes les décisions prises.

Thèmes : Affaire consulaire, Réseau consulaire, RGPP

Les syndicats du MAE retoquent l’externalisation de la biométrie pour les visas au comité technique ministériel

10 novembre 2012

La CFDT-MAE a voté contre l’avis formel sur le projet de décret qui permet la généralisation de l’externalisation de la biométrie (pour mémoire l’expérimentation a porté sur Alger, Istanbul et Londres). Certes, dans son avis du 13 septembre 2012, la CNIL dit « oui » du bout des lèvres après avoir constaté que l’expérimentation s’est plutôt bien déroulée. Néanmoins, la CNIL rappelle les facteurs de risques (protection des données, sécurité des implantations) et signale qu’en application du Code Communautaire Visas, on ne peut confier à un prestataire extérieur le recueil de la biométrie qu’en « dernier ressort », après avoir exploré d’autres voies (représentation consulaire, co-localisations). Elle rappelle que l’externalisation doit permettre de répondre à des contraintes particulières (nombre de demandes de visas, taille du territoire, inadaptation des locaux).

Or l’administration ne cherche pas à mettre en œuvre l’externalisation « en dernier ressort » mais à la généraliser pour répondre à une situation de pénurie qu’elle a laissé s’installer. Devant cette situation, il est évident que, pour les postes, l’externalisation devient la seule voie possible pour améliorer le service à l’usager. Mais d’autres solutions auraient été possibles si l’administration avait su collecter les sommes aujourd’hui payées par l’usager à un prestataire privé (de 25 à 60 euros pour bénéficier du service VIP).

Par ailleurs, si l’administration affirme que le demandeur a toujours le choix du lieu de dépôt de sa demande de visa (prestataire ou poste), cette possibilité reste théorique car les postes, qui n’ont pas les moyens de faire face à cette demande, n’en assurent pas de publicité.

La CNIL soulève enfin le problème de certains pays (Inde, Pakistan, Iran notamment) où les autorités locales interdisent à des sociétés privées d’utiliser des clés de chiffrement longues pour le transport des données. Comment s’y prendra l’administration si elle compte externaliser la biométrie dans ces pays ?

A toutes ces questions, l’administration répond que les autres solutions (représentation notamment) sont déjà appliquées, qu’elle ne compte pas mettre en œuvre l’externalisation partout, mais dans une trentaine de postes seulement. Les postes à fort risque de corruption et de fraude en seraient exclus (NDR : il sera intéressant de voir si l’administration exclut la Chine des pays à fort risque de corruption…).

Le recueil par le MAE des sommes perçues par l’usager a été appliqué par les autorités britanniques et a abouti, d’après le directeur des Français à l’étranger, à la disparition des services des visas. « Vous avez aimé l’Institut Français, vous adorerez l’Agence des visas » (sic !).

Enfin, concernant la possibilité laissée à l’usager de déposer sa demande dans un consulat, l’administration précise qu’un télégramme a été envoyé aux postes pour leur demander d’assurer la publicité de cette disposition sur leur site internet (NDR : ce qui confirme qu’il y a bien un problème…).

S’agissant des pays qui exercent un contrôle strict sur les échanges de données, l’administration nous informe que des solutions sont recherchées à la fois par l’UE, qui va accomplir des démarches auprès des pays concernés pour un assouplissement de la réglementation, et par la DSI sur les aspects techniques.

Pour la CFDT comme pour la CNIL, les risques induits par l’externalisation de la biométrie perdurent et l’administration doit être particulièrement vigilante sur :

– le problème de la protection des données,
– la lutte contre la fraude,
– les situations de monopoles liées au faible nombre d’opérateur,
– la fragilité juridique des conventions entre les postes et les prestataires qui échappent au code des marchés publics.

Nous déplorons que le MAE ait mis le doigt dans l’engrenage de l’externalisation. En principe, le propre d’une expérimentation est d’être réversible or aujourd’hui, dans les postes externalisés, il serait impossible de revenir en arrière compte tenu des moyens humains et matériels mis en œuvre par les prestataires.

Finalement les 20 membres titulaires du comité technique ministériel (CTM), représentant les sept syndicats du MAE, ont voté contre l’adoption du décret relatif (…) au traitement de données à caractère personnel relatives aux étrangers sollicitant la délivrance d’un visa.

L’administration doit maintenant convoquer à nouveau le CTM dans un délai de 5 à 30 jours pour réexaminer ce texte.

Thèmes : Affaire consulaire, Biométrie, CTM, Visas

Consulats : missions impossibles ?

25 juillet 2012

La fin d’une quadruple séquence d’organisation d’élections en 2012, littéralement épuisantes pour le réseau consulaire, le départ comme chaque année à pareille époque de nombreux compatriotes en séjour à l’étranger, et ce qu’il faut bien appeler la révision générale et aggravée des politiques publiques qui sous peu pourrait frapper le Ministère des Affaires Étrangères conduisent à un devoir de vérité : sur-sollicité depuis années, le réseau des Consulats français est aujourd’hui exsangue et en phase de rupture. L’heure des choix a sonné.

Pour des raisons diverses (désintérêt des pouvoirs publics, distances, dissémination géographique, dénigrement ambiant, etc.), le réseau que constituent nos 230 Consulats de toutes tailles reste souvent sous-considéré, alors même que sa palette de responsabilités est particulièrement étendue : instruction et délivrance de passeports et de cartes d’identité, assistance aux Français (résidents, comme de passage), état civil, nationalité, aide sociale, bourses scolaires, affaires militaires, notariat, adoptions, escales, organisation intégrale des élections, rapatriements, visas, pour ne citer que les plus importantes.

Cette gamme de responsabilités requiert disponibilité, écoute, technicité, et, dans l’immense majorité des cas, un très fort engagement personnel des agents consulaires. C’est si vrai que si ces activités sont méconnues du grand public, elles sont en revanche parfaitement connues, et surtout très sollicitées, par tous ceux qui, par nécessité personnelle ou utilité politique, sont très enclins à requérir activement les Consulats, parfois au-delà de toute mesure. Les postes consulaires ne manquent pas à cet égard de nombres d’anecdotes et d’expériences, tantôt savoureuses tantôt déplaisantes, et que le devoir de réserve et le sens du service public ont sagement tues.

C’est cette époque qui désormais s’achève. L’attrition des moyens du Quai -en l’état des projections, il devrait rendre plus de 1.000 (mille) emplois lors des trois prochaines années, ce qui à l’aune de ses faibles effectifs serait aussi colossal qu’irraisonné, et dans le même temps se verrait amputé de plus de 10% de ses crédits de fonctionnement- et l’épuisement des équipes depuis plusieurs années doivent être mises en regard de la sollicitation accrue du réseau consulaire. Cette dernière résulte non seulement, et très naturellement, des flux de compatriotes liés à la mondialisation et de la multiplication des crises, mais aussi, et de façon plus préoccupante, de l’inflation des interventions à caractère politique, issues de responsables aussi bien nationaux que locaux. La présence de désormais pas moins de cinq ministres aux Affaires Étrangères et l’avènement de 11 députés des français de l’étranger -qui s’ajoutent donc aux 12 sénateurs représentant les Français établis hors de France et aux 180 membres de l’Assemblée des Français de l’étranger- participent et renforcent cette augmentation du nombre de prescripteurs politiques …alors même que le nombre d’agents traitants dans les Consulats ne cesse, lui, de diminuer.

Cette conjonction d’effets ciseaux oblige dès lors à une réflexion et à des choix qui n’ont que trop tardé. Seules deux options s’offrent véritablement à nous :

– soit notre pays souhaite maintenir l’étendue de la palette de services qu’il entend rendre à nos compatriotes à l’étranger, à toute heure et dans la plupart des régions du monde, en sus parfois d’une médiatisation hors de proportions, alors un renforcement des capacités opérationnelles du réseau consulaire (au sein des Consulats et des services centraux) est inéluctable. Un redéploiement de l’existant ne ferait en effet que concentrer sur un nombre de points plus réduits une masse critique de sollicitations que l’on sait en progression constante.
– soit nous procédons à une révision drastique, détaillée, et assumée publiquement, de la gamme des services consulaires actuellement rendus.

Si rien n’était clairement décidé, cela signifierait que le réseau des Consulats -et les intérêts français qui leur sont liés- seraient tout simplement livrés à la fortune des événements. Il en résulterait assurément une série de trois conséquences :

– nous perdrions alors un peu plus en capacité d’influence. Nombre de Consulats constituent en effet les relais de l’Ambassade et sont les vecteurs d’influence politique, commerciale et culturelle dans toute une série de villes-monde dans lesquelles ils sont de longue date insérés.
– les communautés françaises auraient alors le sentiment d’être au mieux oubliées, au pire abandonnées, par leur propre pays avec lequel les échanges sont pourtant infiniment plus réguliers et intenses qu’il y a une trentaine d’années.
– le peu de moyens des Consulats deviendrait alors de facto définitivement accaparé, au corps défendant des agents consulaires, par une minorité de responsables influents qui, privés comme publics, sont de longue date prompts, discrètement mais fermement, à mobiliser à leur avantage des moyens de l’Etat dont ils n’hésitent pas par ailleurs à prôner ouvertement la réduction.

Le débat est posé. Nul ne pourra dire qu’il n’était pas prévenu. Pour le conseil syndical CFDT-MAE

Thèmes : Affaire consulaire, Elections, Réseau consulaire, RGPP

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