Accueillie par une adhérente, qui s’assura de la bonne diffusion de l’annonce auprès des agents de la tenue de l’heure mensuelle d’information (HMI), la mission anima une HMI le 9 octobre à l’ambassade et une autre le 10 octobre à l’Institut français. Chacune de ces deux réunions réunit une vingtaine d’agents. A l’ambassade les participants, expatriés et recrutés locaux (RL), provenaient de différents services, alors qu’à «la Maison de France» (IF) les recrutés locaux étaient majoritaires, reflétant ainsi la réalité de ce service, puisque son directeur et son secrétaire général sont les deux seuls agents expatriés.
Ces rencontres ont été l’occasion de :
– Constater que les premières informations que les agents recevaient sur les élections du 4 décembre proviennent de la CFDT-MAE et que peu de panneaux d’affichage sont réservés aux syndicats, dans cette grande ambassade.
– Rappeler que la nouvelle architecture du dialogue social fait l’objet de la loi du 5 juillet 2010, relative à la rénovation du dialogue social, issue des accords de Bercy du 2 juin 2008, signés par la majorité des organisations syndicales, dont la CFDT. L’objectif de ces accords et de la loi est d’instaurer un dialogue social plus efficace avec des acteurs plus légitimes et plus responsables.
– Présenter le nouveau dispositif des instances du dialogue social dans les postes (DSP) comme à la centrale, de préciser leur champ de compétence et les enjeux, le rôle des élus et l’engagement du syndicat CFDT-MAE auprès de ses élus : information, écoute, conseil, formation et accompagnement.
Il en ressort aussi que :
– l’instauration d’un dialogue social constructif n’était pas l’objectif du précédent ambassadeur ni du ministre conseiller qui entendait transformer les instances du DSP en chambre d’enregistrement. Le bilan que font les agents et les élus de la pratique du DSP à Berlin est donc extrêmement négatif et certains sont découragés.
– Néanmoins, les premiers contacts du nouvel ambassadeur, arrivé en septembre, avec les agents permettent à beaucoup d’entre eux d’espérer l’instauration d’un climat apaisé et d’un dialogue social de qualité.
Les préoccupations des agents de l’ambassade à Berlin
La mission a reçu individuellement les agents qui le souhaitaient. Il ressort de ces entretiens que :
– l’absence de dialogue social engendre un climat de tension très palpable,
– plusieurs agents titulaires et RL souffrent de violence managériale,
– certains membres de la hiérarchie attisent les animosités entre les agents,
– la charge de travail devient plus lourde chaque année à cause de la réduction permanente des effectifs de titulaires et de RL ; la répartition des tâches n’est plus équitable.
– les RL souhaitent pouvoir bénéficier d’une retraite complémentaire.
– le manque de reconnaissance des efforts accomplis pour faire face à la diversité et à la multiplicité des tâches.
Rencontre avec l’ambassadeur
L’entretien s’est déroulé dans un très bon climat d’écoute et a essentiellement porté sur la façon déplorable dont le dialogue social a été conduit ces dernières années. La mission a recommandé à l’ambassadeur de rappeler à ses collaborateurs que le dialogue social dans les postes est inscrit dans la loi du 5 juillet 2010 et ses décrets d’application, d’en expliquer l’esprit et de les inviter à faire preuve de modernité dans la relation avec les agents et donc à ne pas confondre autorité et autoritarisme, respect et soumission. D’autant qu’en Allemagne, la pratique d’un dialogue social constructif est solidement établie.
HMI à l’Institut Français d’Allemagne – Antenne Berlin
La seconde journée de la mission a été consacrée à la rencontre des agents de l’Institut Français. Des entretiens individuels avant et après la HMI ont été conduits avec des élus à la commission consultative des agents publics (CCP) et des recrutés locaux.
Il en ressort que si nombre d’agents s’interrogent sur le sens que les représentants de l’administration donnent au dialogue social, tous ont vécu en 2013/2014 une grande angoisse en apprenant la décision de l’ambassadeur de vendre la Maison de France, qui a pignon sur une des avenues les plus attrayantes de la capitale allemande et d’installer l’Institut français dans l’ambassade. De nombreuses personnalités allemandes, très attachées à la Maison de France, sont intervenues auprès du ministre, qui a finalement abandonné ce projet de vente et la Maison de France »
Les subventions ne cessant de diminuer de façon drastique, l’équipe a su s’adapter à la nouvelle situation et l’Institut français génère aujourd’hui 70% de ses ressources. La visite des salles de cours en travaux (tout en maintenant le déroulement des cours) a montré une rationalisation des volumes et une modernisation des matériels pédagogiques. Toute l’équipe de l’IF est soudée derrière la volonté de succès de cette institution.
Avec l’appui du syndicat allemand VERDI, partenaire de la CFDT, les agents de l’Institut français ont obtenu la création d’un comité d’entreprise, instance de concertation où les questions individuelles sont traitées. La question de la participation des agents de l’IF à la commission consultative locale (CCL) est donc posée, mais celle de la participation au CTPE et à l’élection des représentants au CTM ne se pose pas. Ils souhaitent désormais que la CFDT-MAE soit plus présente et plus réactive qu’auparavant.
Cette mission a permis de remotiver des adhérents et des élus parfois découragés par des pratiques managériales d’un autre âge. Mais un meilleur suivi des élus sera nécessaire et une autre mission d’appui de nos élus et de nos adhérents serait utile.